En l’absence lors du match de notre chroniqueur officiel et néanmoins serial goleador El Kobri, retenu pour d’obscures raisons de conseils de classe tardifs, le récit de ce présent épisode des joutes sportives et rocambolesques des valeureux joueurs du FAR X-Rousse échoue sur ma pomme...à la demande générale et monopersonnelle de notre Président, poisson carnassier, redoutable prédateur des mers chaudes. Ainsi soit-il !

Déjà dès 18h30, heure de rendez vous habituel des faricrusistes résidents du quartier et des assimilés (comme si en ayant habité rue Belfort un an, t’as une carte d’identité croixroussienne impérissable), donc je disai... dès 18h30 on a compris que ça n’allait pas être un match facile. Y’a des signes qui ne trompent pas... la preuve, me direz vous ? Hé bien nous nous trouvâmes confrontés à un état de fait sans précédent dans les annales des rendez vous à la Crèche... cette dernière étant fermée pour travaux !! Stupeurs et tremblements chez nos sportifs. « Toute une partie de la préparation mentale d’avant match qui capote » se serait dit Gui. En effet, la préparation mentale est un facteur prépondérant dans les victoires éclatantes du FAR au cours des années... Bon ok la préparation mentale ET une certaine quantité – raisonnable - de houblon fermenté, de nicotine, de perrier tranche, d’orangina ou de grog en hiver. Surmontant cet aléas mais affichant une déshydratation légérement supérieure à la normale, nous nous mîmes cependant en route, direction Polionnais... à la frontière du monde connu...

Une petite explication géo-politico-sportloisiristique est nécessaire. Dans l’univers restreint du foot loisir, une poule de 10 équipes savamment élaboré par de hautes instances, ammène le FAR à se déplacer par monts et vaults aux alentours de la région lyonnaise afin de se confronter « à partir de là, tant au plan tèquenique que taquetique » dixit Didier D., à de pugnaces adversaires. Et donc dans cet univers-ci la frontière nordique avait été tacitement fixée - aux alentours de la 2^ème décennie après D.M. (Diego Maradonna) - au stade municipale de Grézieu la Varenne. Au delà, pour l’ensemble de la communauté footbalistique, commence la fin du monde (ou le début du n’importe quoi c’est selon).

En ce redoutable mardi de février un groupe de téméraires ou d’ inconscients, seuls les historiens seront aptes à en juger, décidèrent :
1 - de franchir la frontière,
2 - d’exporter le style de jeu maison, le Joga Farito,
3 - de percer les mystères du futchböl de l’alti plano polionnionnaisien et peut être d’en ressortir sinon vainqueur au moins vivant.

Après plusieurs heures de route, enfin au moins quasi une, le groupe de deux voitures et sept joueurs partis de la crèche retrouve aux abords du stade le reste de l’équipe du soir, soit les cinq autres. Le technicien velave, Guillermo del Pono, mis au commande de l’équipe cette année par la présidence, ayant toujours prôné les valeurs d’un football offensif, dut cependant composer avec les désistements et empêchements. Ce fut donc dans une formation originale en 4-5-1 que le FAR se présenta ce soir là. Limité dans la quantité quant aux choix des attaquants, la qualité étant toujours présente car Malik « un but par match » Abdeslem était bien là, il se retrouva dans l’obligation de jouer à une seule pointe, trois milieux créateurs, deux défensifs/ distributeurs, et une défense à quatre avec une énorme charnière centrale Cheval/ Raph, sur laquelle nous reviendront. Par contre, jusqu’au cinq dernières minutes avant le match nous attendions notre gardien de but du soir, Rolland, qui s’était égaré dans le no man’s land à la sortie de Grézieux, mais qui au final assura sa place et le spectacle.

Le début du match fut plutot à l’avantage des crucifariens qui se procurèrent plusieurs occasions franches et un pressing de tous les instants fit craquer la défense polionnaisiste, un joueurs commettant une faute de main dans la surface. Le pénalty fut tiré et marqué par Cheval d’un lucide plat du pied placé. Mais un peu avant la mi temps, Polionnais revenait sur un cafouillage ponctué d’un joli tir aux abords de la surface. Rolland se couche bien mais la balle file hors de portée. 1-1 à la mi-temps, c’est tendu.

Une seconde période qui commence de manière identique à la 1ère avec une nette domination du FAR qui débouche sur un but de Malik (qui confirme son statut de « one goal by match player ») avec une action à une touche de balle de toute beauté puis un troisième de Jérôme qui prit la défense de vitesse après avoir été lancé dans la profondeur par Gui, une défense jouant très haut, là aussi nous y reviendront. À ce moment là on pouvait penser que le match était plié mais nos courageux adversaires faisant honneur à leur culture du fighting spirit propre aux guerriers des hauts plateaux plantèrent un but magique de 40m pleine lulu mi-lob my-stère. À ce moment là pour les faristes, il restait une quinzaine de minutes à maintenir l’avantage acquis. Ce fut dans la douleur mais le but d’avance fut décisif, les attaquants adverses finalement écoeuré par un Cheval des grands soirs et un Raph plus intraitable que jamais. 3-2 score final.

Les observations en vrac :
– Malik atteint d’un début de djibrilcisséïte (12 hors jeu)... ok la défense jouait haut.
– Pef s’auto faisant réver sur une feinte de feinte corps et laissant la voie libre à l’adversaire (buttant sur Cheval)
– les tacles virils mais virils des polionnaisiens
– après le challenge de l’offensive, le championnat des tribunes, Poliaonnais devient un concurrent sérieux à la médaille de l’apéro. Réception de l’ambassadeur à la hauteur d’un tel choc du foot loisirs avec knacki et quatre quart (séparemment par contre sinon c’est pas terrible)
– Pierre nonchalant, la tête à la St Valentin sans doute, remontant à la ligne de hors jeu sous les imprécations d’Yvan.

L’homme du match :

Où plutôt les hommes du match puisque l’ensemble des voix, détenues personnellement par Notre Président, désignèrent la charnière centrale Raph/Cheval, moelle épinière de la victoire. Les actions dangeureuses adverses furent réduites à la portion congrue grâce à la vigilance de notre ami équidé et à la démultiplication du guerrier du nord aux quatre coins du terrain.