« Instantanément comme ça
Reprendre de volée d’aussi loin,
Comme elle vient. »

Le football dans son expression collective est un jeu d’occupation organisée de l’espace, décomposé en 2 phases, la phase offensive et la phase défensive. En phase offensive, les déplacements des joueurs doivent créer du danger, en phase défensive, déclenchée par la perte du ballon, le repli permet de limiter ce danger.

Les rôles et actions de tous les joueurs sont modifiés alors en conséquence. À mon sens l’organisation la plus rationnelle en fonction des qualités des faricrussiens est le 4-3-3 (ainsi décidais-je avec moi-même), parce que tourné vers l’avant et plus à même de produire du jeu, notamment par redoublement de passes et courses croisées.
Bon enfin c’était le plan quoi.

« Dans les gradins c’est l’enfer !
Ecoutez les supporters :
Football, football, football »

La pression du coach au moment de la composition de l’équipe, en fonction des blessures et des absences ; le casse-tête de ne pouvoir disposé d’un meneur de jeu de formation et l’intégration des recrues allaient donner à cette rencontre contre l’équipe d’IBM un côté freestyle mais assez abouti au final. En professionnels aguerris par de nombreuses joutes au plus niveau du foot loisirs les faricrussiens disposent de toutes façons d’un pouvoir d’adaptation inégalé, se laisser dire le coach. Avant le match, sur le papier des consignes à base de petites flèches laissaient apparaître une volonté de faire le jeu. Résultat assez moyen en 1^ère mi-temps où nos adversaires suite à une action quand même entachée d’un bon hors jeu menaient 1-0. Puis, coup du sort, juste après la pause, un corner renvoyé par notre défense atterrissait dans les pieds du JPP local qui tel D-S-K devant une femme de ménage ne se posait pas trop de question et allumait Mat le Riou, bim 2-0. Aïe, le plan s’écroule, se laisse redire le coach mais dans l’autre oreille.

« Ce soir la foule n’en peut plus de chanter
Et Johnny Rep évite les croche-pieds
Ce soir c’est sûr on va voir trembler les filets
Et Johnny Rep n’en peut plus de dribbler »

Le temps de la gestion et des risques calculés est fini, des plans et de l’organisation tactiques, tout ça est accessoire. Les faricrussiens allèrent alors chercher aux tréfonds d’eux-même la hargne, (motivés aussi par un arbitrage disons maison), la fougue et l’envie d’arraché. Fit son entrée cet état d’esprit, ce fighting spirit pour les plus anglophones, propre à ces joueurs d’orgueil que sont les Tout-Noirs (rapport à l’équipement mais version foot-loisir basé à la Croix-Rousse), redouté par les plus téméraires des adversaires, la Furia Del FAR. Ne pouvant donc s’en laisser compter ainsi et à l’abnégation, une action où quasiment toute l’équipe toucha le ballon aboutit à la réduction du score par Burns d’une volée splendide, à 30 cm de la ligne de but (copyright de la blague Cheucheu). 2-1, tout est possible, d’autant plus qu’à cause sans nul doute du rythme effréné du match deux joueurs d’IBM se virent contraint d’abandonner sur claquage leurs coéquipiers et que leur banc se composant de zéro remplaçants, nos adversaires se retrouvèrent réduits à dix ; dont huit dans les cages plus le gardien. Il restait à ce moment là une quinzaine de minutes...

« Un arrière droit assez brutal
Evoluant en D3
Qui sent la bière et l’animal
Les tacles et la mauvaise foi »

Passé en 3-4-3, avec Pef en charnière pour la légende (Beuss perclus de crampe laissant sa place), le FAR envoya encore plus de bois afin de tenter de remonter. Vint le moment de grâce où un ange, sa famille et ses potes passèrent. Une action de rêve qui partit de derrière, initié par un mono passement de jambe du même Pef, passe vers Ivan qui d’une déviation Riquelmienne en une touche lança David qui tout plein de lucidité s’en alla battre le gardien. 2-2 score final.

S’en suivit un apéro de fort bel facture, IBM ne mégotant pas sur le saucisson, pâté de foie, jambon, chips et autres victuailles base de la diététique du sportif de haut niveau.

Les points à retenir :
 à 2 zéros rien n’est fait,
 mais revenir contre une équipe à 10 c’est plus simple,
 revoir les schémas avec les petites flèches (un powerpoint peut-être ?),
 beware Pep Guardiola ! Le FAR maîtrise aussi les tactiques offensives osées.

« Sur ta console, tu luttes à Kick Off.
Moi je marque des buts même à Dino Zoff. »

(Crédits musiques : Noir Désir - Comme elle vient, La Mano Negra - Santa Maradona, Mickey 3D - Johnny Rep, Miossec - Evoluer en D3, Doc Gyneco - Passement de Jambes)