Boris Martinez, la biographie non-autorisée
Article mis à jour le 23 janvier 2012

Le FAR Croix-Rousse s’impose une nouvelle fois cette saison en championnat, 4-2 contre l’équipe de Polionnay. L’occasion d’une petite notice biographique sur une des étoiles montantes du club, auteur d’un doublé sur les terres polionaylites : Boris Martinez.

Boris Martinez (de son vrai nom Boris Eduardo Consuelo Martinez de la Pelota) naît en 1980 dans la banlieue de Mexico, à l’ombre du Popocatepelt qui connaîtra d’ailleurs cette année-là une éruption spectaculaire. Ses premières années sont très douces sous le soleil de Mexico, et c’est un enfant comme tant d’autres dont la vie s’organise entre une famille aimante, l’école, les combats de coqs à la récré et quelques activités sportives variées, notamment du hockey subaquatique et du chihuahua-ball, un antique jeu toltèque consistant à faire entrer un micro-chien dans un panier d’osier.

Et puis un jour de novembre 1989, cette vie tranquille prend fin : il est enlevé par les membres d’un cartel de la drogue et emmené de force dans le Nord du pays. Il est contraint de faire la mule entre Ciudad Juarez et le Nouveau Mexique, transportant de petites balles de cocaïne dans son estomac, comme tant d’autres enfants volés de sa génération. A 13 ans, il devient pistolero pour son chef, le maléfique padriño El Decerebro. S’en suivra une jeunesse d’enfant-soldat faite de violences et d’exécutions pour le compte du cartel.

Mais lorsqu’il est blessé en 1999 dans un affrontement contre la police militaire, il décide de changer de vie. Finie la clandestinité, finie la drogue et la violence. Il s’enfuit vers le Sud et renoue avec sa famille et ses proches . Il s’inscrit en Master de Mariachi appliqué et techniques du banjo. Il ressort diplômé de l’université Caramba de la Playa en juillet 2001.

C’est sur les bancs de l’université qu’il rencontre Maria Dolorès Encarnacion Ramirez de la Sierra qui deviendra sa femme le 13 août 2001. Ils divorceront d’un commun accord le lendemain, sans rien regretter car le mariage avait donné lieu à une des plus belles fêtes jamais organisées à l’ouest de Veracruz.

C’est à ce moment-là seulement qu’il s’intéresse au football. En effet, c’est après avoir renoncé à renouer avec le chihuahua-ball (il n’a plus le niveau), et au hockey subaquatique (interdit au Mexique pour des raisons de sécurité depuis 1998) qu’il commence à découvrir ce nouveau jeu de balle, beaucoup plus simple, plus fluide.

Il devient rapidement très fort et il commence une carrière de footballeur. En quelques saisons, celui qu’on appelle désormais “El Pelotador” devient une star. Rien ne lui résiste sur le terrain. Il s’affiche dans les soirées mondaines avec la célèbre chanteuse Penelope Diaz, dite “La Rubia”. En 2005, son équipe le Deportivo Tenochtitlan remporte le championnat mexicain.

Mais le cartel ne l’a pas oublié et veut tirer profit de sa célébrité. Les narcos menacent de révéler ce qu’il a fait pendant ses vertes années. Il doit disparaître à nouveau. Il traverse l’Atlantique enfermé dans un conteneur de pots de guacamole qui sera débarqué au Havre, chargé sur un 33 tonnes abandonnera le chargement 700 kilomètres plus au sud, dans la ville de Lyon.

Pour passer inaperçu dans ce nouveau pays, il se rase la moustache. Il ne l’a pas coupée depuis la puberté, car c’est au Mexique un signe de virilité. Pour montrer son adhésion aux valeurs de la république française, il se fait tatouer un gigantesque Michel Rocard dans le dos.

Il retrouve du travail,des compagnons de football. Bref, il refait sa vie sur cette nouvelle terre hospitalière.

Après quelques saisons au Real de Caluire, il est coopté par Mat le Riou et il intègre l’effectif Rouge et Noir du Far Croix-Rousse à la rentrée 2011.

Le recrutement d’immigrés clandestins est une longue tradition au FAR : plusieurs espagnols y sont passés : Alex, retourné depuis à Barcelone, David, recruté par un club chinois pour un salaire de 5 millions de yuans ; mais aussi Requin, originaire des eaux glacées de l’Antarctique et prêté pour un nombre indéterminé de saisons à l’aquarium de Poitiers, et tant d’autres...

Cette longue expérience d’accueil a permis à Boris Martinez de bien s’intégrer à l’équipe. Il effectue en tout cas une première saison exceptionnelle et sa popularité ne cesse de grimper auprès des afficionados. Le nombre de posters à son effigie vendus sur le marché de la Croix-Rousse a triplé le mois dernier.

Sur le terrain, le FAR peut compter sur ce redoutable et talentueux milieu de terrain venu d’Amérique centrale qui a pour l’instant signé chez les Rojo Negro jusqu’en 2015.

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