Coup d’arrêt pour le Far, éliminé par le CS Lyon 8 en coupe du Rhône

C’est d’abord une détresse infinie, des joueurs en larmes, pris de convulsions sur ce synthétique perdu au fin fond du 8ème arrondissement, d’autres se tapant la tête sur les poteaux de buts, certains grattant avec rage le revêtement du terrain. Des supporters au bord de la dépression sur la ligne de touche : le Kayser Niko qui ne s’était pas déplacé depuis longtemps, a les yeux rougis par la colère, le PompomBoy Pef, bien moulé dans son body noir, semble terrassé par le tour qu’ont pris les évènements, Yvan, blessé et sur le banc, suite à une luxation des amygdales, reste prostré sur un des ballons d’entraînement, le serrant jusqu’à le faire éclater.

Et dans les chaumières de la Croix-Rousse, des afficionados ulcérés, abattus, finissent les fonds de bouteille en froissant rageusement des posters de leur équipe humiliée.

La douleur, la vraie, celle de ceux qui doivent descendre de l’Olympe à grands coups de pieds dans le cul.

Le match avait pourtant si bien commencé ! Dès la 7ème minute le FAR avait ouvert le score. Une ouverture magnifique de Gui pour Flo qui s’infiltre dans la défense, fixe le gardien et marque. Flo qui double la marque quelques minutes plus tard, Flo qui triple le marque à quelques instants de distance ! 3-0 et l’on joue depuis à peine 20 minutes. Le CS (Cercle S******** ? Consortium de Sagouins ? Cartel des Saucisses ?) Lyon 8 réduit la marque, mais cela ne provoque qu’un nouveau coup de massue de Flo qui signe ce soir un quadruplé et est bien évidemment désigné homme du match.

4-1 à la mi-temps. Une mi-temps rapide car il s’agit d’un éclairage automatique. Les lumières s’éteindront sur ce 8ème de finale de la coupe du Rhône loisir à 21h45 précise, quoi qu’il arrive.

Le FAR dispose d’une avance confortable mais prend un but à la 50ème minute. Puis le CS Lyon 8 revient à 4-3 après un centre repris de la tête contre son camp par Raf le Guerrier du Nord. Un psychologue consulté après le match parlera de "syndrome de l’attaquant contrarié", un phénomène très rare qui touche les défenseurs qui n’ont jamais oublié qu’un jour ils furent attaquants, qui n’ont jamais renoncé tout à fait à l’espoir d’être de nouveau aligné face au but. Lucide, le Guerrier du Nord avouera que durant ces quelques dixièmes de secondes fatales, il s’est vu à la pointe de l’attaque et peu importe si cette tête smatchée allait trompé son coéquipier Le Riou plutôt que le gardien adverse (qui, objectivement parlant, était une grosse tête de noeud, je sais que ça n’a rien à voir mais je crois qu’il fallait le dire).

A la 80ème, le CS Lyon 8 égalise. Cela fait bien longtemps que le FAR n’a pas développé d’action de jeu intéressante. Et à ce moment du match pointe le spectre de la pièce, le pile ou face qui clôt les matchs de Coupe quand la lumière s’éteint prématurément et qui décidera du sort de chacune des équipes. Non, on ne peut pas perdre ni passer de cette façon.

88ème minute, nouveau contre du CS Lyon 8, qui prend l’avantage. Définitivement.

5-4, ce sera le score final. Non, nous n’irons pas en quart de finale. La faute à qui, à quoi ? Au fait qu’à 16 joueurs, le FAR est obligé de faire 5 changements d’un coup chaque demi-heure et que ça désorganise tout ? Ou peut-être est-ce à cause du fait que le FAR refuse les coups bas, n’est pas une vraie équipe de coupe qui met des petits taquets sournois, qui ne balance pas le ballon très loin pour gagner du temps ? Ou peut-être tout simplement que le FAR est tombé sur plus fort que lui. C’est le CS Lyon 8 qui ira en quart de finale.

Malgré la déception la plupart des joueurs se rendent au Broc pour vider quelques godets en refaisant ce match catastrophe. Les plus valeureux finissent au Dallozz pour un tournoi de baby ping-pong in door. En vidant d’autres petits godets (vodka-haribo, rhum-dragibus).

Quelques jours plus tard, quelques rescapés rouges et noirs (Yvan, Burns, Kobri, Raf, Boris et Péto), accompagnés de quelques mercenaires (Petinho, Frank et Ramon) rebondissent à Vaise contre le RC Lyon 2. S’ajoutent à l’effectif trois joueurs (très performants) prêtés par l’adversaire. On ne s’étendra pas sur le match : on dira seulement que le FAR sort victorieux de cette rencontre amicale (5-2) et on honorera surtout l’entrée du Guerrier du Nord (qui s’était auto-aligné à la pointe de l’attaque) au classement des buteurs.

De quoi rassurer quelque peu le kop des supporters à la veille de ce grand week-end avec Pascal.